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Lifestyle
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Cette sous-rubrique e-Magazines recense les #CarnetDeStylesDesFashionistas de Femme & Infos qui présente les tendances mode de la saison, mes épisodes mode… Des billets de mon blog peuvent aussi être transformés en magazine… à télécharger gratuitement lors de sa parution.
Projet d’édition du « Carnet de styles des fashionistas » de Femme et Infos
Be Fashionistas n°001 de Femme & Infos voit enfin le jour ce 3 mars 2017, une première édition qui parle de tendance mode :
Enfin ! #BeFashionistas N°001 de #FemmeEtInfos est en ligne !
#BeFashionistas N°002 de #FemmeEtInfos est de retour après plus de 5 ans d’absence pour vous faire revivre ma précédente grossesse en 9 chapitres (le plus beau souvenir de ma vie que j’ai édité en livre pour que ça reste à jamais gravé).
Mon magazine #BeFashionistas N°002 est enfin en ligne !
9. e-Books
C’est ici aussi que je publie mes e-Books téléchargeables gratuitement (issus des billets de mon blog ou carrément rédigés à cet effet). Bonne lecture !
10. e-Romans
C’est sur cette sous-rubrique e-Romans que vous pouvez suivre encore l’avancée de l’écriture de mon premier roman, qui est en cours en ce moment.
Auteure : RAKOTOZAFY H. Anita
Titre : MÊME DESTIN, MÊME CHEMIN !
Catégorie : ROMAN
Publication : © Blog Femme & Infos (toute reproduction partielle ou intégrale du texte de ce roman est interdite sans l’autorisation de l’auteure)
Plan du roman
Chapitre 1 : Entre disciplines et innocence !
Chapitre 2 : Entre tabous et ignorance !
Chapitre 3 : Même destin (…)
Chapitre 4 : (…) Même chemin
Chapitre 1 : Entre disciplines et innocence !
– Penses-tu que le bonheur existe vraiment ?
C’est la question qu’Anna m’avait posé lors de notre dernière rencontre, avant de se quitter après le travail, un après-midi embelli par le soleil couchant.
J’avais juste eu le temps de marmonner – « euh… » – avant qu’elle se fondait dans la foule pressée de regagner le foyer avant que la nuit, dans la capitale de l’île rouge, ne tombe. Elle n’avait plus eu le temps de m’embrasser, étant pressée de rentrer chez elle pour ne pas rater le dernier bus. Je l’avais compris, après une journée bien remplie, elle n’avait qu’une chose en tête : prendre son fils dans ses bras et retrouver son amoureux.
Tiens, en parlant de son compagnon de 29 ans son aîné, c’est fou ce que leur histoire me fascine toujours autant. Je suis même convaincue qu’on ne peut rien contre le destin, car ils se sont rencontrés réellement en 2017 après une première rencontre sur internet qui remontait en 2011 – une rencontre parsemée de difficultés. Ils se sont perdus de vue faute d’un malentendu. Du coup, ils ont vécu presque la même histoire durant les quelques années de séparation à distance : ils se sont mariés chacun de leur côté – deux mariages qui n’ont duré que quelques mois, ils se sont divorcés de leur conjoint respectif chacun de leur côté… pour se retrouver enfin ! Cette histoire, je vous la raconterai en détail plus tard, mais j’aimerai commencer par notre enfance.
Anna et moi sommes de très belles amies depuis toute petite – ayant toujours vécu dans la même région, la capitale de l’île rouge et bien évidemment le même quartier. Et, comme de bonnes amies qui se respectent, nous nous racontons tout (ou presque). A vrai dire, nous sommes vraiment complices depuis toutes petites en faisant des bêtises ensemble, rigolant beaucoup ou des fois… pleurant ensemble le temps des petits chagrins. En fait, nous avons vécu toute notre enfance au sein de la cité universitaire de la capitale. Nos parents respectifs ont suivi leurs études à l’université de la région – là où ils se sont rencontrés. Les parents d’Anna et les miens ont été de bons voisins et c’était de la sorte que nous sommes devenues deux amies inséparables.
Nous avons fréquenté le même collège catholique géré par notre église avec des Sœurs, dans un quartier qui se trouve juste en bas de notre cité. Nous avons passé les mêmes classes jusqu’à la fin du collège. Nous avons encore fréquenté le même lycée toujours la même classe et nous avons poursuivi la même filière universitaire. A l’école, Anna a été du genre élève disciplinée, assidue et intelligente… qui a fait la fierté de ses parents. Nous étions pareil d’ailleurs, à quelque chose près, car à ma différence, Anna n’avais jamais eu de copain jusqu’à sa deuxième année universitaire. Moi, depuis la fin du collège, je changeais souvent de copains comme je change de gants.
Tout comme ma famille, la sienne était de gens simples, car ses parents ont élevé ses quatre enfants avec leurs bourses d’études, des aides de leurs familles respectives… Ses parents, tout comme les miens, s’en sortaient pas mal, car durant cette période – de la première république – l’Etat de notre île avait encore fourni des régimes alimentaires aux étudiants d’une façon régulière. Du coup, les étudiants, dont la majorité, vivaient en couple avec des enfants ne manquaient de rien : du riz, qu’est l’aliment de base de notre population, de la viande de zébu, du poulet, des légumes, des fruits, des œufs, du yaourt, de la confiture, du beurre… Je me souviens toujours qu’au collège, Anna et moi avaient toujours eu la même collation durant la récréation : un bout de pain avec une couche beurrée et une autre pleine de confiture.
Le papa d’Anna poursuivait la même filière universitaire que le mien à la faculté de Médecine. Malheureusement, il n’avait pas pu finir ses études jusqu’au bout – contrairement à mon père – obligé de s’arrêter à la cinquième année faute de moyens. La maman d’Anna, quant à elle, a étudié l’Histoire et la Géographie. Elle s’arrêtait aussitôt qu’elle commençait après avoir mis au monde la sœur ainée d’Anna, la très réservée Flora. Elle devenait femme au foyer tout en s’occupant beaucoup de ses trois filles dont la petite dernière s’appelle Lysa.
Ce n’est qu’à leur départ définitif de la cité universitaire en 1992 – faute de l’assainissement entrepris par le nouveau gouvernement de la troisième république qui venait de naître – que ses parents avaient eu un garçon, le tout dernier, appelé Trésor. Ce jour-là, vers 10 heures, les parents d’Anna, tout comme les miens, se retrouvaient dans la rue de notre cité avec toutes leurs affaires ne sachant où aller vu que l’Etat, par l’intermédiaire des forces armées, les mettaient à la porte. Plantés dans la rue, ils avaient tous les visages désespérés. Avant que mes parents quittent la rue avec nos affaires, j’avais eu encore le temps de m’amuser un peu avec Anna. J’avais entendu la discussion de ses parents avec un Monsieur – ayant le même accent du sud-est de l’île que sa maman – leur demandant ce qu’ils font dans la rue avec toutes leurs affaires.
– Le militaire, recevant l’ordre de l’Etat, nous a ordonnée de quitter le lieu très tôt ce matin pour cause d’assainissement, expliquait la maman d’Anna au Monsieur.
– Mais non ! Et, vous comptez aller où maintenant ? rétorquait le Monsieur.
N’ayant même pas de réponse à sa question, le Monsieur a proposé aux parents d’Anna d’aller vivre chez eux, car il possède deux maisons dans le même bord de rue, dont une, plus petite, reste inoccupée. J’avais lu des regards soulagés via le visage des parents d’Anna en remerciant le Monsieur et commençant à transporter leurs affaires. Entre temps, moi et Anna avaient encore eu le temps de bien nous amuser quand mon père m’a fait signe :
– Joëlle, dit au revoir à ton amie, car nous aussi, nous devons y aller.
– Oui papa, ai-je lui répondu à voix très basse, les larmes au bord des yeux à l’idée de devoir quitter Anna pour habiter je ne sais où encore.
Les parents d’Anna, aidés par des gens de la maison où ils vont vivre ont fini de transporter leurs affaires. Nous nous sommes dit « au revoir » avec beaucoup de tristesse. Mon père leur a dit de ne pas hésiter à nous rendre visite en précisant notre nouvelle adresse, qui se trouve dans un quartier pas loin de notre collège. J’étais rassurée, malgré tout, car je vais me retrouver pas trop loin de mon amie Anna. Nous nous promettons que nous allons continuer de se voir, de jouer ensemble… même si je sens que je la fréquenterai un peu moins qu’auparavant.
Avant cet assainissement, Anna et moi avons notre petite rituelle journalière. En fait, tous les matins et les après-midi, moi, elle et ses deux sœurs partent ensemble pour l’école. Il en est de même pour le retour à la maison à la fin des classes. Du coup, cette séparation va changer les choses, car toutes les fins d’après-midi, du lundi jusqu’au vendredi, nous jouons ensemble. Il en est de même pour les week-ends après avoir fait nos devoirs et appris nos leçons. J’ai adoré joué avec Anna plus que les autres filles de notre cité. Et, pour tout vous dire, quand Anna était absente dans notre bande, nos jeux n’étaient pas vraiment intéressants, car elle est vraiment une bonne meneuse de jeux. C’était toujours elle qui trouvait l’idée pour quels jeux opter ? La plupart du temps, quand nous jouons aux élèves et maîtresse, c’était toujours elle le professeur. Nous commencions par ramasser des feuilles qui servent de papier et des épines en guise de stylo. Nous passions d’un jeu à un autre comme la marelle, l’élastique, les chants, les polices et les voleurs, la course, la dinette, le ballon… Les enfants de la cité qui avaient eu les mêmes âges que nous aimaient bien Anna, car elle était vraiment gentille. Elle était un peu garçon manqué petite, car elle adorait aussi les jeux masculins comme l’escalade aux arbres ou sur les toits de notre cité. Du coup, elle se faisait gronder en rentrant chez elle, car sa sœur aînée Flora, discrète comme elle était, racontait tout à leur papa. Mais, ce n’était rien de bien méchant.
Depuis que nous avions déménagé de la cité universitaire, nous continuons à nous voir régulièrement. Nous ne partions plus ensemble pour aller à l’école et rentrer à la maison vu que je n’habitais pas loin de collège en ce moment. Mais, en gros, notre emploi du temps de jeu n’avait pas trop changé et c’était moi qui montais à notre vieil quartier pour jouer avec Anna des fois l’après-midi après l’école et tous les week-ends. Nous avons toujours continué à aller ensemble à l’église tous les dimanches, car les parents d’Anna sont très pratiquants contrairement aux miens qui séchaient beaucoup l’église. Je m’assoyais au même banc qu’eux durant les messes, toujours à côté d’Anna pour pouvoir bavarder un peu de temps à autre. Il a toujours fallu que son papa nous fasse des grimaces pour que nous arrêtions tout de suite ou… regagnions notre place le temps du sermon.
Anna et moi étaient très bons élèves au collège même au lycée pour ne plus dire à l’université. Nous avions toujours travaillé sérieusement : n’avions jamais séché les cours, appris les leçons et bien fait les devoirs. Le papa d’Anna avait toujours suivi les études de ses enfants contrairement à mon père, très prisé par son boulot de médecin au grand Hôpital de la capitale. En fait, il avait pu finir ses études jusqu’au bout et décroché un poste de médecin en chef. Mais, à ses plus grands regrets, le papa d’Anna n’avait pas pu achever ses études de Médecine, car il avait dû arrêter en mi-parcours des suites de triplement. Il n’avait pas pu honorer la parole qu’il avait donnée à son grand-père : celle de devenir médecin. C’était ce grand-père, un des aînés très respectés de leur petit village très perdu dans la Haute terre centrale, qui l’avait élevé de la naissance jusqu’à son adolescence malgré qu’il soit pauvre – une histoire triste qu’Anna m’a raconté un jour quand nous étions adolescentes.
En fait, la grand-mère d’Anna, une des plus belles filles de ce village perdu, à peine majeure, tombait amoureuse d’un richissime de 40 ans son aîné habitant dans le village a côté : un homme à la tête d’un troupeau de plusieurs centaines de zébus – l’emblème de l’île rouge -, de quelques hectares de rizières et de champs de légumes et légumineuses ainsi que des maisons en ville… Bien évidemment, son père (le grand-père du papa d’Anna) n’approuvait pas cette relation. Du coup, ils se voyaient en cachette, car ce Monsieur au statut très respecté de ce petit village perdu est déjà marié. J’ai compris l’histoire, il trompait sa femme avec la grand-mère d’Anna à travers une relation qui n’avait même pas duré, car dès que ce Monsieur avait été au courant que ce petit bout de femme tombait enceinte de lui, il l’avait quitté sur le champ. Il n’avait même pas eu honte de dire à elle de s’en débarrasser – chose très risquée à cette époque. La grand-mère d’Anna s’était juré devant lui qu’il ne reverrait jamais cet enfant dont elle avait décidé de garder.
C’était de la sorte que le père d’Anna avait grandi chez son grand-père qu’il appelait Papa et à qui il avait fait la promesse de devenir médecin un jour. Pour terminer cette triste histoire, Anna n’a pas oublié de souligner quand même qu’avant que son papa ne regagnait la capitale pour commencer ses études en médecine, il avait tombé par hasard sur ce Monsieur qui avait voulu se débarrasser de lui dans le ventre de sa mère c’est-à-dire son père biologique qu’il détestait au fond de lui depuis qu’il avait appris l’histoire. En fait, le Monsieur, après avoir fait une petite présentation « qu’il est son père » dans une voix qui tremble – à la fois à cause de l’âge, mais aussi et surtout de la peur face à ce pauvre innocent qu’il avait abandonné durant des années – avait voulu demander pardon en lui disant :
– Je vais enfin te reconnaître comme étant mon enfant, donc mon seul héritier.
Avec sa femme légitime, ce Monsieur n’avait pas eu malheureusement d’enfant. Il n’avait même pas eu le temps de terminer sa phrase quand le papa d’Anna lui avait répondu méchamment :
– Je ne suis pas votre fils, continue de m’oublier ! Et ça, pour toujours, lui lançait-il en pleine figure et en tournant le dos à ce « pauvre » Monsieur.
C’était la première et la dernière fois qu’il avait vu et adressé la parole à ce Monsieur – qui mourrait quelques jours après sans héritiers, car le papa d’Anna avait préféré continuer de vivre dans la simplicité, pour ne pas dire dans la pauvreté, au lieu d’accepter cet héritage. Avec sa femme, il continuait de se débrouiller en faisant surtout des démarchages (de maisons, de terrains, d’objets valeureux…) quand ils avaient quitté définitivement la cité universitaire.
En fait, Anna et sa famille ont pu rester un peu plus de trois ans dans la maison que leur avait proposée gratuitement le Monsieur du sud-est le jour même de l’assainissement. A partir de l’année 1994, ils avaient loué une maison dans le même bord de rue à un loyer vraiment dérisoire – leur locataire, qui était de la même promotion que le papa d’Anna à l’Université, vivait à 300 km de la capitale. Du coup, ce dernier ne descend dans la capitale que tous les six mois pour récupérer leur loyer. Leur vie devenait de plus en plus difficile malgré cela, car ils ne travaillaient toujours pas tous les deux, les démarchages ne faisaient pas gagner autant d’argent pour nourrir une famille de six personnes et surtout pour payer les écolages de leurs quatre enfants, car ils étaient encore au collège à cette période-là. Anna et moi étaient en classe de 4ème, nous étions toujours de très bonnes amies.
Nous nous voyions tous les jours et avions encore joué ensemble le week-end, même si nos jeux étaient devenus de plus en plus matures ; surtout les miens, car je commençais à jouer à l’amourette. Ce n’était pas le cas pour Anna qui se contentait d’écouter mes histoires d’amour passagères, car je ne restais pas longtemps avec un garçon qu’il soit de notre classe soit de notre quartier.
Mais, revenons-en à la vie des parents de mon amie Anna. En fait, pour pouvoir s’en sortir, ils avaient commencé à vendre quelques « bricoles » devant la porte principale de leur maison, au bord de la route, sur une table. Ils avaient installé des collations pour les enfants des petites écoles à proximité, comme les friandises, les biscuits, les popcorns, les beignets…, qui marchaient très bien. Cette rue au sein de la cité estudiantine est, effectivement, bondée d’épiceries pour servir les étudiants vivant à proximité. Ce petit commerce avait très vite contribué à améliorer la vie de mon amie, car en l’espace de quelques mois seulement, le papa d’Anna avait décidé d’utiliser une partie de la grande pièce de leur maison pour installer carrément des étagères. Il avait trouvé un grossiste au marché du quartier qui lui fournira à crédits des produits à vendre pour commencer sa petite épicerie. Dans le cadre de leur accord, le papa d’Anna prenait des marchandises à crédits chaque fin de semaine (des produits alimentaires comme le sucre, la farine, les pâtes, les œufs… ou d’hygiène comme les serviettes hygiéniques, les savons, les dentifrices… ainsi que d’autres PPN – Produits de première nécessité) pour ne payer la somme due qu’à la fin de la semaine suivante en prenant de nouveau les mêmes produits. Au bout de deux ans d’accord, le papa d’Anna était devenu indépendant c’est-à-dire qu’il avait pu non seulement agrandir son commerce, mais surtout interrompre ce système d’achats à crédits.
J’étais très contente et presque soulagée que la vie de la famille de mon amie s’était bien améliorée comme cela en l’espace seulement de deux ans. Du coup, les parents d’Anna n’avaient pas eu trop de difficulté à continuer à payer les études de leurs enfants surtout qu’Anna et sa grande sœur Flora avaient rentré au lycée durant cette période. Nous étions toujours dans la même classe dans ce lycée public (construit par les colons français) très réputé de la capitale. D’ailleurs, nous étions dans la classe de seconde douze, réservées à ceux qui ont encore moins de quatorze ans à leur rentrée au lycée et qui avaient eu de très bonnes notes à l’épreuve de BEPC (Brevet d’études du premier cycle). C’étaient le cas pour moi et mon amie Anna, toujours très brillantes. Ces parents étaient tellement fiers d’elle quand les résultats du brevet étaient affichés dans le centre d’examens de notre quartier c’est-à-dire au seul CEG (Collège d’enseignement général) où nous avions passés nos examens.
Ce jour-là, Anna était accompagnée par son père – ce qui n’était pas mon cas, avec un papa toujours très occupé par son boulot à l’hôpital – afin de regarder les résultats d’examens avec moi d’ailleurs. Nous étions aux anges en voyant nos noms s’afficher tout au début, car c’était classé par ordre de mérite. Le papa d’Anna avait commencé par prendre sa fille dans ses bras pour la féliciter en lui couvrant de bisous (ça m’avait ému surtout en pensant à mon père toujours absent durant des pareils moments), puis il s’était avancé vers moi pour me féliciter à mon tour. Ce n’était pas la première fois que tous les trois, nous étions confrontés à une émotion pareille, car la même scène s’était déjà reproduite au moment où les résultats de CEPE (Certificat d’études primaires élémentaires) étaient affichés dans le seul EPP (Ecole primaire publique) de notre quartier où les examens s’étaient déroulés. Mon père était aussi absent ce jour-là voilà pourquoi j’accompagnais Anna et son papa, qui m’avait félicité autant que sa propre fille.
Pour ne pas faire l’impasse comme les années précédentes, je me souviens que les parents d’Anna avaient organisé une petite fête pour célébrer la réussite de mon amie à ce fameux brevet et surtout sa rentrée au lycée. J’étais la seule invitée d’ailleurs durant un très beau samedi ensoleillé. Il était à peine 10 heures quand j’avais débarqué chez eux, pour avoir le temps de bavarder avec mon amie – lui racontant ma dernière conquête comme je vous l’ai souligné que contrairement à Anna, j’ai changé souvent de copain depuis la classe de quatrième au collège. Une fois arrivée chez eux, nous nous mettions dehors sous le bananier – que le papa d’Anna plantait au reste de terrain de la maison pour préserver le sol et ainsi devenir propriétaire de ce bout de terrain (par où, il comptait construire sa propre maison les années à venir). En fait, Anna n’était pas encore au courant que j’avais déjà quitté le garçon du quartier, dix ans mon aîné, pour se mettre avec un garçon de notre classe, ça faisait à peine trois jours qu’il m’avait embrassé au moment où j’allais le quitter pour rentrer dans le bus de notre quartier à la fin du lycée. Anna n’était pas très étonnée, car en l’espace de quelques mois-là, j’avais déjà enchainé quatre garçons :
– C’est plus fort que moi, je lui avait chuchoté, presque en murmurant.
– Mais, c’est toi qui vois, m’avait répondu Anna ; presque sur le même ton et avec la même phrase quand nous abordions le sujet de « ma vie amoureuse » comme l’est en ce moment.
Sans avoir le temps de bien terminer sa phrase, nous entendions crier : « Anna, Joëlle ; c’est prêt ! ».
– Oui maman, on arrive ; répliquait Anna.
Nous avions quitté l’ombre du bananier couplé par le joli chant des oiseaux pour rentrer à la maison, car le repas de la petite fête, organisée en l’honneur d’Anna, est prêt. Ça me faisait saliver déjà les jolis plats sur la table, tellement ça sentait bons. En fait, ce n’était pas la première fois que je mangeais chez eux et je peux vous assurer que la maman d’Anna, en plus d’être très cool, était une vraie cordon bleue. Nous avons commencé par remercier Dieu de toutes ces bonnes choses qu’il nous avait donné (j’avais failli commencer déjà par manger vu qu’à la maison, nous n’avions pas l’habitude de prier avant les repas). Nous avions commencé par une petite entrée : c’était une salade de pommes de terre aux betteraves parsemée d’oeufs durs et de tomates coupées en rondelles. A peine avais-je eu le temps de finir ma troisième bouchée quand le papa d’Anna s’était adressé à moi :
– Alors Joëlle, comment trouves-tu cette entrée ?
Presque en marmonnant la bouche pleine, je lui avais répondu :
– Délicieuse Monsieur, c’est de la tuerie !
Les plats s’étaient enchaînés, car après l’entrée, nous avions eu droit au canard sauté aux poivres verts accompagné avec du riz, notre alimentation de base. Je me disais encore après ma première bouchée : » qu’est-ce que c’est bon. Si seulement ma maman cuisinait pareil ! » ( Mais, ce n’était malheureusement pas le cas, car étant occupée par son boulot dans l’administration des services médicaux à l’université, elle n’avait pas eu le temps de nous cuisiner des bons plats. A la maison, tout ce qui était cuisine et ménage a été confié aux soins d’une dame qui travaillait à plein temps chez nous). Je n’avais pas cessé de lécher mes doigts en mangeant cette bonne cuisse de canard, Anna aussi d’ailleurs, surnommée la petite gourmande de la famille. Pour couronner le repas, la maman d’Anna nous avait préparé une salade de fruits, à base de bananes de leur jardin, auxquelles, elle avait rajouté d’autres fruits tropicaux et du yaourt maison (concocté par le papa d’Anna, et qui faisait la réputation de leur petite commerce dans le quartier) bien frais en guise de dessert.
En fait, cela faisait quelques mois que la maman d’Anna avait rendu visite à sa grande sœur habitant au sud-ouest de l’île pour récupérer un gros réfrigérateur depuis là-bas jusqu’à la capitale en taxi-brousse.
Du coup, ça ne faisait qu’améliorer leur commerce, car depuis, ils avaient pu vendre des boissons hygiéniques comme le Coca-Cola, la bière… en plus des yaourts faits maison et des glaces pour les enfants des petites écoles aux alentours de la cité. Une fois le repas fini, je me suis lancée au lavage de vaisselles pour aider mon amie Anna même si je n’ai jamais eu l’habitude d’en faire à la maison. Nous avions décidé de passer encore notre après-midi sous le bananier pour poursuivre mon histoire d’amour. A peine assises dans l’ombre, Anna avait commencé par me demander :
– Et, du coup, quand ton nouveau copain t’a embrassé, tu as encore senti sa salive dans la tienne ?
La même question hantait ma copine dès que nous parlions de « mes actes d’embrassade ». Presque un peu sèchement avais-je lui répondu :
– Mais bien sûr Anna, c’est toujours comme ça quand on embrasse un garçon. Tu verras un jour, en plus ; c’est délicieux.
– Berk, ripostait Anna.
– En plus, tu vois, comme je suis lycéenne en ce moment, tu verras les choses sérieuses vont bientôt commencer, avais-je enchainé.
– Qu’entends-tu par choses sérieuses, me demandait Anna.
– Eh ben, tu verras… Je vais commencer par expérimenter l’amour, le sexe quoi ! Lui avais-je répondu sincèrement.
Tout d’un coup, un grand moment de silence nous envahissait. Nous n’entendions que le chant des oiseaux et des poulets du papa d’Anna qui commençaient à regagner leur basse-cour dès que le soleil commence à se coucher à l’horizon. Profitant de ce silence qui nous emplissait, je me demandais encore, pourquoi Anna ne s’intéressait toujours pas aux garçons vu qu’elle n’est plus collégienne maintenant. Comme d’habitude, j’apportais des réponses à moi-même : « peut-être qu’elle a peur de son père très strict côté règles de conduite, ou c’est de l’ignorance vu que jusqu’à maintenant, ils n’ont toujours pas de télévision chez eux (le fait que nous avons de la télévision à la maison m’aide à comprendre de plus en plus maintenant sur l’amour et le sexe, voilà pourquoi j’ai très envie de commencer à expérimenter tout cela avec mon nouveau copain). Des fois, je me dis que mon amie Anna est tout simplement sage tout en respectant les disciplines imposées par ses parents, mais non pas qu’elle est ignorante, ou tout bêtement parce qu’elle n’est pas prête à jouer à l’amourette comme moi, car ce n’est pas encore le bon moment pour elle ou encore vu comme qu’ils sont très pratiquants, peut-être qu’elle réserve son amour et sa virginité pour quelqu’un plus tard, autrement dit rester pure jusqu’au mariage ».
Je n’avais même pas eu le temps de finir mes réflexions quand Anna était sortie de son silence en changeant complètement de sujet :
– Dis, as-tu déjà préparé le petit exposé oral pour lundi prochain ? me demandait-elle.
– Non, pas encore et toi ? Avais-je lui répondu sèchement.
– J’ai déjà commencé quelques lignes, me marmonnait-elle. Sinon, rendez-vous demain à 08 heures devant la porte de l’église comme d’habitude pour assister à la messe, continuait-elle avec insistance !
– Mais, bien sûr, j’y serais comme tous les dimanches. Je vais rentrer maintenant, on se dit à demain matin, lui avais-je souligné en lui faisant des câlins et des bisous.
J’avais passé à leur épicerie avant de regagner la porte pour remercier les parents d’Anna de cette agréable journée. Le lendemain matin, nous avions assistés à la messe avec sa famille au complet pour remercier Dieu de notre réussite. A l’église (tout comme dans la salle du lycée), je m’assoyais toujours à côté de mon amie. Nous commencions vraiment à être de plus en plus matures, car nous bavardions peu ou presque pas durant les 03 à 04 heures de messe. Des fois, ça me faisait même étrange qu’au lieu de me concentrer à écouter le sermon du Prêtre sur « La sexualité et le respect de la vie », le fil de mes pensées s’était tourné vers mon amoureux. En fait, il me tarde de le revoir lundi prochain et de trouver un moment intime avec lui, car passer aux choses sérieuses comme je l’avais dit à ma copine me tient vraiment à cœur maintenant.
À suivre…
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bonjour, tu as un très beau pyjama sur une photo et j’aimerai savoir où je peux l’acheter
Merci
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Bonne soirée!
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